« Fallait-pas m’énerver ». C’était la parole de trop, sans que je puisse contrôler quoique ce soit, je me suis transformée en dragon cracheur de flammes. J’ai hurlé toute ma rage et mon mépris, les mots d’oiseaux ont fusé, mon visage s’est endurci, ma respiration s’est accélérée…

 

Drôle de sensation, Je me suis sentie vide et tellement honteuse d’avoir enlevé le masque social et diplomate. J’ai osé exprimer ma colère qui sommeillait en moi depuis si longtemps. Je l’avais refoulée profondément, mise aux oubliettes de ma conscience.

Malheureusement, ma colère refoulée ne s’est pas évaporée comme par miracle. Elle reste comme un « travail inachevé » à l’intérieur de moi, et comme j’ai longtemps refusé de lui laisser une place, elle a délibérément pris de plus en plus d’ampleur. Lorsqu’elle s’est manifestée, elle s’est bien évidemment trompée de cible en heurtant injustement un innocent.

Et pourtant, je sais que ma colère est une réaction normale et utile à ma défense. Elle m’avertit que mes besoins sont insatisfaits et que la situation n’est pas conforme à mon système de croyances.

Je ressens que derrière la colère se cache une autre émotion, sa meilleure copine la peur. Car il m’est souvent plus facile d’entretenir ma colère que de me confronter à ma propre peur. La colère est aussi un moyen de lutter contre la tristesse qui peut se retourner contre soi sous forme de dépression.

Je me suis fait la promesse d’exprimer ma colère quand je dois le faire, de dire que je ne suis pas contente, que je suis furieuse et que, oui je l’avoue, j’ai peur… J’apprendrai à la ressentir dans mon corps. Elle aura sa place c’est sûr, car je sais que cette colère n’est qu’une émotion passagère et heureusement elle n’est pas éternelle !

 

1.2.3 OSEZ 

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